• Ségolisme  : Kaléidoscope que l'on se passe de main en main, tel que chacun puisse donner la forme et la couleur qu'il préfère.


    Par Didier Motchane, magistrat, fondateur du CERES.
    LIBERATION.FR : Mardi 10 octobre 2006 - 18:50

    L'apparence d'une transparence ou la transparence d'une apparence ? Les deux ensembles, ma Ségolène.

    Apparence d'une transparence : La mise en orbite dans la médiasphère de la candidature à la présidence de la République de Ségolène Royal a pris tout d'abord l'apparence du lancement d'un OVNI-objet visible non identifié. Plutôt une apparition d'ailleurs dans ce ciel médiatique qu'un lancement qu'aucune NASA ne s'était flattée d'avoir fait partir d'un cap CANAVERAL politique.  Il a suffi un jour de lever les yeux au ciel pour apercevoir Ségolène sur le seuil de l'Elysée, comme si elle avait été toujours là.

    L'objet mis en circulation au-dessus de nos têtes ne pouvait instantanément qu'apparaître, miraculeux et banal : donc comme un gadget, et pourtant dés la seconde seconde, il aura été clair pour tout le monde qu'il n'en était pas un.Une femme tout d'abord, ce qui n'était pas tout, mais un peu plus bien sûr que la moitié de tout; et surtout, une cosmonaute qui, loin d'être revêtue d'un uniforme d'extra-terrestre ne cessait d'enfiler, sitôt quittée la tenue de jogging propre à l'atterrissage, celles du travail, de la famille ou de la patrie, selon les convenances du jour et de la nuit. Son élégance lisse dispose à se faire un jeu d'un engouement sans engagement dont on s'entiche comme on respirerait déjà la tiédeur printanière en automne.

    Une femme intelligente ensuite, ce qui n'est pas seulement bienvenu, mais indispensable pour entretenir la conviction qu'elle n'est pas sourde-muette chez les journalistes dont la volière ne cessait de lui faire cortège de leurs roucoulements, bienveillants bien sûr parce qu'elle était leur scoop dont il s'agissait de prolonger ou de raviver l'écho.

    Enfin, une femme intelligente qui ne pense point ! Parce que cette retenue est une recommandation du principe de précaution qu'il est indispensable de suivre : le plus grand prophète de ce principe, Lionel Jospin ne serait-il pas un rival ? Elle en a d'autres dans son propre parti et qui peuvent compter en son sein des soutiens militants dont l'ovni Ségolène doit emporter l'absence en faisant prévaloir sur leur préférence intime l'espérance d'une réussite électorale que sa popularité paraît promettre. Plutôt pour cela éviter de déplaire à un grand nombre que de plaire à quelques uns. Mieux vaut donc pour s'en assurer une pensée indiscernable, c'est-à-dire littéralement qu'on ne saurait cerner. Il faudra bien se contenter d'en pressentir ou d'en imaginer la présence, sans jamais pour ainsi dire la faire passer du virtuel au déterminé, de la puissance à l'acte.

    Voici donc pourquoi le ségolisme s'efforce de fonctionner en quelque sorte comme une vitre en même temps qu'une vitrine : la foule des passants qui s'y mirent comme dans un miroir d'occasion peuvent y admirer leur propre image devenue l'accessoire des accessoires mis en valeur au fond du magasin. Apparence d'une transparence donc, mais aussi transparence d'une apparence : succession d'apparitions, le ségolisme est un kaléidoscope que l'on se passe de main en main, tel que chacun puisse donner à sa guise au chaos du hasard la forme et la couleur qu'il préfère.

    On aurait cependant tort de croire au vide de la pensée politique des artisans de Ségolène sinon de celle de beaucoup de ses partisans. La propulsion de sa candidature doit son élan à la détermination de torpiller au départ celle de Fabius qui, quoiqu'étant probablement le candidat socialiste le moins mal placé pour survivre à un second tour, et donc gagner éventuellement l'élection, est aussi semble-t-il le moins bien placé dans son parti pour aborder le premier. Il est enfin sinon une pensée politique du moins une pensée sur la politique que Ségolène partage avec semble-t-il tous ses rivaux : la conviction que la communication, plus qu'un lien décisif est le lieu décisif, la matrice de la pensée. Vision d'un point de vue métaphysique, qui fait apparaître la vie comme un cortège d'apparitions.

    Une telle manière de voir n'est évidemment pas particulière au ségolisme mais le sarkozysme par exemple, s'il est permis de baptiser de la sorte du nom de son champion putatif le camp adverse n'est pas en reste dans cette course d'hypnotisé-hypnotiseur comme le système semble en imposer la présence sur le devant de la scène politique. Et puisque le débat civique, d'une rive à l'autre de la politique tirant ses métaphores d'une double épuisette, marie toujours pourrait-on dire les mots du théâtre à ceux de la théologie, des images aux idées nous pouvons comprendre que celles-ci se fassent parfois précéder par celles-là. C'est ce qu'on appelle l'effet d'annonce et un péché qu'on absoudrait comme véniel, à la condition que l'Idée, et non pas cette carte de visite qu'on appelle l'idée générale  arrive en personne avant la fin. Cela s'appelle payer d'exemple(s).


     

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  • Par Malakine http://horizons.typepad.fr/accueil/




    Hier soir, je me suis baladé dans la blogosphère. Une fois de plus, j'ai été frappé par l'hostilité dont elle est l'objet chez de nombreux blogueurs, qui m'apparaissent pourtant, pour l'essentiel, être de gauche. J'ai en particulier été frappé par deux articles dont je recommande la lecture, l'un de KOZ, l'autre de VERSAC qui sont certainement les meilleurs blogueurs de toute la blogosphère.



    Les critiques sont convergentes : manque de fonds, de compétences, style messianique, mais la question que cette ségomania m'amène à me poser c'est de savoir si avec sa dernière trouvaille, la "campagne participative", Ségolène Royal est toujours une candidate républicaine ?



    Lire la suite "Ségolène Royal est-elle vraiment une candidate républicaine ? " »


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  • En seconde lecture au Parlement européen cette semaine, le projet de directive sur la libéralisation des services dans l'Union européenne. Les eurodéputés sont appelés à se prononcer sur un nouveau rapport Gehbart relatif à la "position commune" adoptée par les Vingt-cinq l'été dernier. Alors que le "compromis" droite-gauche voté en février persistait à organiser la dérégulation massive pour des milliers de professions de service et n'empêchait pas l'application du principe mérovingien (!) du pays d'origine, la version nouvelle du projet de directive aggrave ces inquiétudes. La Cour et la Commission européennes auront le champ libre pour réaliser le marché intérieur unique, confirmant que le fédéralisme n'est capable de produire que du mondialisme. L'Europe fédérale n'est par essence rien d'autre que le marchepied d'un monde sans frontière, sans autorité, sans nation et sans protection. L'homme d'affaire américanisé Jean Monnet qui l'inspira, dès avant la guerre, n'en a jamais vraiment fait mystère. Voici donc les institutions supranationales de Luxembourg et Bruxelles souveraines, pour compléter, interpréter, appliquer et sanctionner la directive Bolkestein, posant d'ailleurs la grave question d'une forme de confusion des pouvoirs.



    la suite sur http://www.observatoiredeleurope.com/Bolkestein-II-c-est-pire_a587.html


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  • Il y a actuellement dans le monde 3 grandes centrales internationales :



  •  la CISL (Confédération Internationale des Syndicats Libres 120 millions d'affiliés),

  •  la FSM (Fédération Syndicale Mondiale 100 millions d'affiliés),

  •  la CMT (Confédération Mondiale des Travailleurs 35 millions d'affiliés)

    Dans une période où 50% des confédérations nationales et 80% des salarié-e-s du monde n'ont pas d'affiliation internationale, 2 centrales, la CISL et la CMT, ont décidé de tenir en novembre 2006 à Vienne le congrès fondateur de la CSI (Confédération Syndicale Internationale) à laquelle la CGT vient de décider d'adhérer (les autres confédérations françaises en étant automatiquement membres).


    Est ce une bonne nouvelle pour l'unité du syndicalisme international et son efficacité alors que pour l'instant seules 8 confédérations supplémentaires ont fait connaître leur volonté de s'affilier ? Ou bien au contraire les conditions de la création et les statuts même de la CSI risquent d'aboutir à bien plus de désaffiliations ultérieures et donc de division ?
    La série d'articles à venir sur ce sujet essaie de donner des éléments de réponse à ces questions.


    - 1ère partie ; le sommet du millénaire et ses répercussions sur le syndicalisme international, le consensus de La Havane, la position des syndicats asiatiques.


    - 2ème partie : la position des syndicats d'Afrique, d'Océanie, d'Amérique.


    - 3ème partie : La position des syndicats d'Europe, les forces syndicales en présence et leur évolution. le « poids » de la CGT,


    - 4ème partie : les statuts et les orientations de la CSI.

    la suite sur http://www.rougemidi.org/article.php3?id_article=935


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  • Chevènement veut mettre la gauche à la hauteur de ses responsabilités








    Discours de campagne de Jean-Pierre Chevènement, Paris, Gymnase Japy, mardi 28 novembre 2006




    Je vous remercie d'être venus nombreux à ce meeting de lancement de ma campagne au cœur de Paris, dans ce onzième arrondissement dont je tiens à saluer le maire, mon ami Georges Sarre.

    A) Pourquoi je suis candidat.

    Comme vous le savez, je me suis résolu à faire acte de candidature à l'élection présidentielle. Cette décision s'est progressivement imposée à moi avec la force de l'évidence. Cet été encore je privilégiais, pour faire obstacle à Nicolas Sarkozy, candidat de la droite libérale et non gaulliste, un accord politique avec le parti socialiste.

    Puis j'ai pris connaissance dans le détail du projet du PS et j'en ai conçu de fortes inquiétudes pour l'avenir de notre pays. Le projet du PS évoque en effet un nouveau traité Constitutionnel européen. Il n'est pas au clair sur la manière de relancer l'économie ni de réorienter l'Europe.

    Son analyse de la politique américaine est on ne peut plus superficielle. Quand on a dit : « L'atlantisme à la britannique est une impasse. L'antiaméricanisme de principe est une impasse », on n'a rien dit du tout. Sur les crises du Moyen-Orient, la faiblesse de l'analyse conduirait, je le crains, à une politique du suivisme à l'égard de la diplomatie américaine, avec tous les risques que cela peut comporter pour la France. De même, sur des sujets très importants comme la sécurité et l'Ecole, le PS est encore très loin d'être au clair avec lui-même. Quant aux propositions faites en matière institutionnelle, elles sont à mon sens dangereuses, car elles conduiraient non à revaloriser le Parlement mais à un régime d'Assemblée qui, par un effet de boomerang, ouvrirait la voie à une réaction autoritaire. Que dire enfin de la Charte du Conseil de l'Europe sur les langues régionales et minoritaires qui, si elle était adoptée, aboutirait, par leur co-officialisation dans l'espace public, à une fragmentation de celui-ci et constituerait un coup porté à la démocratie et à l'unité de la République ? Cette Charte offrirait en effet un tremplin à tous les micronationalismes plus ou moins ethnicisants.



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