• La guerre a commencé à Kosovo, elle finira à Kosovo ». Cette formule serbe, abondamment citée en 1999, serait-elle en train de prendre tout son sens aujourd'hui ?
     
    On nous apprend que le Kosovo a « proclamé son indépendance » et que, tout natuellement, les USA, l'Angleterre, l'Allemagne et ce qui tient lieu de France la reconnaissent. On note que les méchants Russes demandent à l'ONU de « l'annuler », ce qui prouve leur méchanceté. On ne nous dit surtout pas de quoi il s'agit.

    « La guerre a commencé à Kosovo ». C'est effectivement au Kosovo qu'ont eu lieu, dans le contexte de l'effondrement des démocraties populaires d'Europe centrale et orientale, les premières convulsions de ce qui allait être l'éclatement de la fédération yougoslave. Il faut rappeler que la Yougoslavie, qui n'était plus depuis 1948 liée à l'Union soviétique (ce qu'oublient les anticommunistes officiels mais aussi, plus curieusement, certains « staliniens » assumés ou quasi assumés), était une fédération de Républiques largement autonomes, les deux principales étant la Serbie et la Croatie. La plupart de ses habitants étaient des Slaves, ayant la même langue, le serbo-croate (on a fait depuis de gros efforts pour distinguer deux langues, serbe et croate). Les différentes nationalités s'étaient construites à partir d'oppositions religieuses, liées à des choix politiques : les Serbes étaient restés orthodoxes, et tournés, après la fin de l'Empire romain d'Orient, vers la Russie, les Croates étaient catholiques parce que liés à l'Allemagne, enfin les Musulmans, reconnus comme nationalité sous Tito, surtout présents en Bosnie, avaient choisi, la religion du maître turc. La fin des empires ottoman et austro-hongrois au début du XXe siècle permit leur fédération en un royaume, qui devint rapidement une république.
    Lire la suite sur le site de Michel Collon

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  • Chers camarades,

    A l'instar de Thiers, qui négocia jadis avec Bismark le désarmement de la France et préféra s'allier avec lui contre le peuple français, les nouveaux Versaillais du 4 février 2008 ont trahi la France.

    Ils ont trahi le peuple, qui s'était exprimé à 55%, le 29 mai 2005, contre le traité dit 'constitutionnel' européen, celui-là même qu'on nous a resservi, en version complexifiée, sous le nom de traité de Lisbonne.

    Ils ont trahi la France, en modifiant dans notre dos la Constitution nationale, pour la rendre compatible avec ce traité funeste, porteur de toutes les régressions sociales, et de ce qui les rend possible : le mécano oligarchique de l'Union Européenne et la supériorité de son droit sur le droit français.

    Ils nous ont trahis, alors qu'ils sont censés nous représenter !

    Ils nous ont trahis, les députés U.M.P., Nouveau Centre, MoDem, qui, à quelques rares exceptions près, ont voté OUI. Mais ils nous ont aussi trahis, ces députés P.S. qui se sont abstenus, laissant Sarkozy gagner, en imaginant, peut-être, qu'on ne les verrait pas faire !

    Honte à tous ces traîtres qui, par leur vote OUI ou leur abstention, se sont arrogé le droit de trahir le peuple deux fois, d'une part en bafouant son vote de 2005, d'autre part en bradant sa souveraineté !

    C'est à Versailles qu'est né le clivage Gauche / Droite en 1789, entre les partisans et les opposants au veto du Roi. C'est à Versailles qu'est né le nouveau clivage véritable de la politique française, le 4 février 2008, entre le camp des républicains, et le camp des oligarques.

    Honneur à ceux qui ont choisi le premier. Et je citerai évidemment les parlementaires communistes, des gaullistes, le sénateur et le député MRC, et des socialistes, y compris parmi ceux qui avaient voté OUI, mais qui respectent la volonté du peuple souverain, comme mon ami Philippe NAUCHE.

    Ce nouveau clivage doit avoir une traduction immédiate : SANCTION des parlementaires du camp des traîtres aux élections municipales !

    Et préparons les élections européennes de 2009 !

    Encore faudrait-il que le camp des républicains prenne conscience de lui-même. Qu'on évite, déjà, les anathèmes : quelle ineptie a-t-on pu entendre, parfois, du côté des manifestants, ce 4 février, quand certains gauchistes ont dénié le droit aux citoyennes et aux citoyens de droite de manifester avec nous ! Comment se réclamer des 55% de Français qui ont voté NON et vouloir les réduire aux 5% de Besancenot ou aux 2% de Bové ?! Comment vouloir défendre les citoyens contre le hold-up oligarchique et considérer qu'il y a des citoyens (de gauche) 'plus égaux que d'autres' (par exemple les gaullistes).

    Demain, la Gauche : une gauche républicaine, qui se définit pas ses principes, ses idées, et pas par tribalisme ! Une Gauche d'autant plus ouverte qu'elle saura qui elle est. Une Gauche qui aime la France, qui sait crier 'vive la Nation', parce que la Nation c'est le peuple ! Une Gauche avec le peuple, pour le peuple, par le peuple.

    Au boulot !

    Voir le site de Demain la Gauche


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  • 29 mai 2005 : c'est NON.

    NON à 54,7 %

    On veut vraiment parler de l'Europe: on va nous entendre, non??

    Non. Silence assourdissant et chape de plomb après les invectives...

    Et puis un "mini-traité".... Minuscule, tout petit, mini mini.....

    Ah!!! Mini-traité devenu plus grand : "traité simplifié".... Mais "silence dans les rangs, ne vous inquiétez pas, laissez cela aux grands...La ratification se fera par voie parlementaire..."

    Bon... On regarde, on cherche.... Ce n'est pas que l'on soit méfiant, mais quand même.... Ah quand même... : 165 pages, le traité "simplifié"... Ah quand même, des protocoles, des déclarations... Ah, puis c'est "traité modificatif"... "Modificatif"? De quoi? Il n'est plus "mini", le traité?? Comment comment, le mandat de la CIG dit que "le traité modificatif introduira dans les traités actuels, qui restent en vigueur, les innovations découlant des travaux de la CIG de 2004". "Les travaux de la CIG de 2004"?? Vous voulez dire de la CIG qui avait mis au point le TCE?? Le TCE qui a été rejeté? Et il n'y a pas un énorme tollé partout, des interrogations au moins, du débat quoi? Pas un site qui rassemble les renseignements que nous avons eu tant de mal à trouver sur le Web??

    Alors voilà, on s'y est mis. Pour que le débat existe !

    http://www.traite-simplifie.org/

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  • Chers élus, ne dites pas oui à notre place

    Madame, Monsieur le député,

    Je vous écris d'un pays, la France, qui a rejeté par référendum la "Constitution européenne". Vous en avez peut-être entendu parler ? Pourtant dans le monde politique, on prétend savoir mieux que les Français ce à quoi ils ont dit Non.

    Et l'on s'apprête quand même à la ratifier, en bloc ou saucissonnée, en entier ou condensée, sous le même nom ou sous un autre. De "Mini-traité" en "traité fondamental de base", les Français comprennent surtout qu'ils sont traités comme des imbéciles.

    Un mariage suppose le consentement mutuel. Or, le 29 mai 2005, la mariée a clairement dit Non. Rien ne vous autorise à dire Oui à sa place.

    C'est pourquoi je vous remercie de vous engager à respecter le Non de la France, en vous prononçant publiquement :

    1) contre le recyclage de la "Constitution européenne" ;

    2) pour que tout nouveau traité européen soit ratifié par référendum. Comptant sur vous, je vous prie d'agréer l'expression de mes respectueuses salutations.

    Nom et adresse de l'expéditeur :

    http://noncnon.fr/


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  • Les négociations sur le statut final du Kosovo, commencées en février 2006 à Vienne se sont terminées sur un blocage tout à fait prévisible. Martti Ahtisaari, envoyé spécial de l'ONU, a présenté ses propositions au Groupe de contact des six pays qui supervisent la situation dans la province serbe. La tension monte !

    Alors que la revendication indépendantiste albanaise est largement relayée par les médias occidentaux, la position serbe est systématiquement présentée comme une opposition de principe reposant sur une argumentation historique dépassée. Elle est présentée comme le dernier obstacle à surmonter pour résoudre définitivement la crise.

    En décembre 2006 un contact diplomatique avait accepté de répondre de façon anonyme à quelques questions afin de mieux comprendre les arguments et les propositions de la partie serbe.

    Quelles sont les revendications et les propositions de Belgrade concernant l'avenir du Kosovo ?

    Source anonyme : L'approche de la Serbie concernant le statut futur du Kosovo repose le respect du Droit International. Mais il faut tout d'abord rappeler qui a commencé la guerre au Kosovo. Les actions armées des séparatistes albanais en 1997-98 avec un soutien de l'étranger, ont fait des victimes parmi les soldats, les policiers et les civiles serbes et albanais. Ce développement est à l'origine de la réaction légitime de l'armée et de la police serbe, visant à éradiquer ce mouvement séparatiste armé au Kosovo. Le dictat de Rambouillet, rejeté par le gouvernement serbe a été suivi par l'intervention – dite humanitaire - de l'OTAN, qui a abouti à l'internationalisation forcée du problème du Kosovo et l'occupation de cette partie du territoire serbe. La situation qui prévaut actuellement dans cette province est le résultat de cette opération militaire de l'OTAN, initiée hors du cadre de la légalité internationale.

    C'est dans le respect de ses engagements vis-à-vis du Droit international que la Yougoslavie s'est conformée à la résolution 1244 du Conseil de sécurité. Cette résolution confirmait l'appartenance de cette province à la Serbie en autorisant l'entrée de l'OTAN au Kosovo.

    Mais il faut maintenant chercher des solutions concrètes pour l'avenir de cette province, est-ce qu'une position trop légaliste ne constitue pas un obstacle à la paix ?

    Source anonyme : Pour évaluer la situation actuelle du Kosovo, nous nous appuyons également sur le Droit international humanitaire et nous constatons que tous les rapports indiquent qu'aucun des standards en matière de sécurité, de liberté de circulation, de respect de la propriété et du respect des minorités n'est respecté. Le rapport de l'ambassadeur norvégien Kai Eide remis au Secrétaire général de l'ONU en octobre 2005 le confirme. Il faut ajouter l'augmentation dramatique du trafic de drogue qui transite par le Kosovo vers la jeunesse des pays européens: 5 tonnes par années aujourd'hui, contre 1,5 tonnes pendant l'administration serbe. Les décisions unilatérales prises en dehors du cadre de la légalité internationale donnent toujours des résultats catastrophiques et mènent à des situations inextricables. Regardons les résultats des politiques imposées par la force en Irak, au Liban , en Afrique, etc.

    Est-ce qu'une solution politique imposée n'est pas la seule solution pour parvenir progressivement à la mise en place d'un Etat de Droit ?

    Source anonyme : Le projet d'un Kosovo indépendant bénéficie actuellement d'un soutien politique très fort de la part des Etats-Unis, de l'Allemagne, de l'Angleterre et de la Suisse. Ces pressions politiques ne donnent aucune garantie pour le rétablissement d'un état de droit dont les habitants de cette province, les Albanais comme les Serbes et les autres composantes culturelles ont un besoin prioritaire. Encore moins pour plus de 250 000 personnes chassées du Kosovo en juin 1999. Si les mêmes pressions étaient exercées sur le gouvernement mis en place au Kosovo, des contacts directs avec Belgrade deviendraient possibles. Le gouvernement de Serbie est prêt à accepter une solution négociée sur la base d'une large autonomie pour le Kosovo, une solution qui permettra la création d'un état de droit pour l'ensemble de la population qui y vit.

    Très concrètement, si vous êtes opposés à un Etat indépendant au Kosovo quelle solution institutionnelle proposez-vous ?

    Source anonyme : Les autorités serbes sont favorables à une solution basée sur une large autonomie de la province, accompagnée par une décentralisation au niveau communal. Il s'agit de donner aux administrations locales une autonomie administrative suffisante pour être en mesure de s'adapter à la diversité des populations présentes au Kosovo et dans toute la Serbie. La nouvelle Constitution offre toutes les garanties et des droits égaux pour toutes les composantes culturelles qui vivent en Serbie. Elle s'inscrit dans le prolongement des textes précédents, basés depuis plus de trente ans sur une conception citoyenne de la nationalité serbe, indépendamment des appartenances communautaires ou religieuses. Il faut naturellement que les représentants du Kosovo entrent en dialogue bona fide avec les autorités serbes et internationales pour définir le futur statut du Kosovo. En l'absence d'un tel dialogue constructif, on ne peut pas reprocher aux Serbes du Kosovo de rester à l'écart du système parlementaire mis en place à Pristina.

    Les propositions serbes ont-elles un poids suffisant pour être prise en compte ?

    Source anonyme : Le soutien politique en faveur de l'indépendance du Kosovo est bien réel de la part de plusieurs Etats influents. Mais il faut relativiser l'importance de ce soutien car ces Etats doivent être conscient du risque de déstabilisation qui résulterait d'une décision unilatérale. Il ne faut pas oublier que l'Union européenne doit faire face aux mêmes revendications indépendantistes, par exemple en Irlande du Nord, en Corse, au Pays basque ou en Italie du Nord, en Asie centrale, etc. Une décision unilatérale aurait aussi des conséquences désastreuses pour la stabilité des Balkans. Une solution respectueuse du Droit international implique le plein accord de la Serbie, un principe soutenu par de nombreux Etats, dont la Russie et la Chine, tous deux membres permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et disposant du droit de veto.

    Ces arguments plaident en faveur d'un changement d'attitude de la communauté internationale sur le statut futur de la province serbe du Kosovo. Une rectification des décisions - et des préjudices subis - et leur mise en concordance avec les normes fondamentales du Droit international est cruciale pour créer la future stabilité et la justice pour tous les peuples de la région des Balkans et de l'Europe.

    Le gouvernement serbe s'appuie sur le Droit International à propos du Kosovo. Comment expliquer que le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) reproche à la Serbie de ne pas collaborer avec la justice internationale ?

    Source anonyme : Le TPIY n'est pas une juridiction qui s'inscrit dans le cadre du Droit international. C'est un Tribunal ad hoc mis en place par le Conseil de sécurité de l'ONU qui ne dispose pas du pouvoir judiciaire. L'Assemblée générale n'a pas ratifié la mise sur pied de ce tribunal, de sorte que la Serbie n'est pas tenue formellement de reconnaître cette juridiction du point de vue de ses engagements internationaux. Malgré ce fait, la Serbie est consciente de la nécessité de collaborer avec cette instance. Pour que cette collaboration soit réalisable, la Serbie a d'ailleurs modifié sa juridiction afin de permettre l'extradition de ses ressortissants. Ce processus a été réalisé dans le cadre du processus constitutionnel.

    Des personnalités serbes ayant exercé des responsabilités au plus haut niveau de l'Etat et de l'armée se sont présentées au TPIY. Parmi eux, MM. Slobodan Milosevic et Milan Milutinovic, tous deux ex-Présidents de Serbie, plusieurs généraux, les plus importants de l'armée et de la police serbe, des ministres et des hauts dignitaires de l'Etat. Après avoir libéré de leur responsabilité les dirigeants albanais Agim Ceku, actuel Premier du Kosovo, Hashim Thaqi et d'autres, le TPIY mérite les reproches les plus sérieux concernant son impartialité.

    C'est donc faire un mauvais procès à la Serbie que de prétendre qu'elle ne collabore pas avec ce Tribunal. Les forces militaires internationales présentent en Bosnie-Herzégovine rencontrent d'ailleurs les mêmes difficultés pour appréhender M. Radovan Karadzic, sans critique de la part du TPIY.

    Propos recueillis en décembre 2006 par Philippe Scheller
    Genève

    michelcollon.info http://www.michelcollon.info:80/articles.php?dateaccess=2007-02-01%2015:29:28&log=invites


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