• J'suis fan... !

    S02E11 - Super Pouvoir d'Achat



    Si j'avais le pouvoir d'achat
    Aaaaaaah
    J'achèterais plein d'objets sans fil
    Aaaaaaah
    J'achèterais un écran plat
    Aaaaaaah
    La vie serait plus facile

    Je t'achèterais un stylo
    Je t'achèterais un cahier
    Peut-être même que je pourrais payer
    L'université

    Donnez, donnez-moi, le pouvoir d'achat
    Donnez, donnez-moi, le super marché
    Le super pouvoir de pouvoir marcher
    Tout en achetant du lait UHT

    Donnez, donnez-moi, le pouvoir d'achat...
    Donnez, donnez-moi, le pouvoir d'achat...

    Si j'avais le pouvoir d'achat
    Aaaaaaah
    J'achèterais des boites en plastique
    Aaaaaaah
    J'achèterais une tente Quechua
    Aaaaaaah
    Aujourd'hui on ne sait jamais

    Je t'offrirais le TER
    Je t'emmènerais jusqu'à Beauvais
    Peut-être même que je pourrais payer
    L'hospice de mémé

    Si j'avais le pouvoir d'achat, je devrais payer plus d'impôts
    Mais en fait je paierais moins d'impôts, car c'est très bien fait les impôts
    Si j'avais le pouvoir d'achat, j'prendrais un camembert président
    Celui qui sent des pieds, le président y sent des pieds
    J'irais chez le coiffeur, oh non pas le coiffeur
    Je m'abonnerais à la piscine puis j'irais chez le podologue
    Faire enlever mes verrues, je roulerais des heures en vélib
    J'achèterais un barbecue, j'achèterais un rottweiler
    Pour protéger mon barbecue

    Puis je placerais 1000 euros à l'excellent taux de 4% (à intérêt simple), ce qui me fera, au bout de dix ans, la coquette somme de 400 euros. 400 euros, c'est très important, je pourrai m'acheter une brosse à dent, du jus d'ananas, et un téléphone pour pouvoir raquer encore un peu plus...

    pour de chanson ? allez sur la page de la chanson du dimanche


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  • Hier, le président d'EADS, Louis Gallois, a annoncé qu'en raison de la sur-évaluation de l'Euro le constructeur européen aéronautique civil Airbus allait être contrait de délocaliser des sites de production dans la zone dollar.

    Ce jour, j'apprend que Jean Claude Trichet, directeur de la Banque Centrale Europénne (BCE),affirme que "les salaires minimums pénalisent la création d'emplois" (AP, 5/12/2007). Pour ce gardien sourcilleux de l'euro fort, le problème du chômage ne vient pas du faible investissement productif dans la zone euro, ni des exigence de rentabilité excessives des marchés financiers (qui exigent eux un rendement minimum de leur investissement) mais des salaires et de leur "rigidité". Outre l'aspect caricaturalement néolibéral de cette affirmation, pourtant souvent contredite par le théorie comme par les faits, on se doit de comparer les deux affirmations précédentes.

    La première émane du PDG de ce qui fut, et reste malgré la gestion calimiteuse des actionnaires actuels (lagardère, Etat français, ...), le fleuron de l'industrie européenne qui a longtemps fait figure de modèle. Cette entreprise, avant sa privatisation en 1999, fut construite par la coopération d'états européens (France, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne...), ce que l'on appellerait aujourd'hui l'europe des projets.

    La seconde, vient du représentant de l'europe néolibérale et de la monnaie unique qui a offert à la zone euro le privilège d'être depuis une dizaine d'année la zone du monde où la croissance économique est la plus faible. L'euro, est une construction "hors sol", assise sur une logique fédérale qui enserre les nations et les économies dans un carcant récessionniste appelés "pacte de stabilité", sans parler de l'actuel taux de change à 1.5 dollars.

    Force est de constater, que non content d'être inéfficace, l'europe néolibérale de M. trichet est en train d'étouffer l'europe des projets, tout comme la finance étouffe l'industrie. Il n'y a de la part de M. trichet pas la moindre honte à stigmatiser le niveau des salaires minima, alors que la politique monétaire qu'il assume (selon la lettre des traités européens) est certainement le facteur primordial de faible croissance et donc de faible création d'emploi. Ce qui bloque l'investissment, la croissance et l'emploi ce n'est pas le niveau des salaires mais celui de la l'euro : dans ce domaine, M. trichet et les dirigeants européens feraient bien d'avoir un peu de la flexibilité qu'ils réclament aux autres...


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  • Les gazettes et les blogs ne parlent que de cela : le «Manifeste pour une gauche moderne » publié par le gracques, collectif de hauts fonctionnaires sociaux libéraux. Ce texte est en fait d'une très grande pauvreté intellectuelle et ne justifierait pas que l'on passe du temps à le commenter si des médias serviles ne s'en faisait pas l'écho. Pratiquement tous les points de ce manifeste sont sujet à caution,  à critique et à discussion comme l'a magistralement démontré Malakine. J'ai choisi de m'intéresser plus particulièrement à la vision économique qui sous-tend le raisonnement des ces « modernisateurs » de la gauche. Loin d'être moderne (et encore plus loin d'être progressiste) leur analyse économique reprend entièrement le corpus théorique des économistes néo-classiques du dix-neuvième siècle : des individus atomisés, essentiellement des petits entrepreneurs se confrontent sur un grand marché efficient. De ce marché résulte une répartition des richesses globales juste et dont le niveau est socialement immuable, si ce n'est à causes des « comportements immoraux » et des « rentes » dus à l'insuffisance de marché... Les traits actuels du capitalisme dominé par la finance sont totalement occultés et les injustices sociales réduites à des problèmes de redistribution interindividuels. Ce faisant, les graques passent totalement à côté des défis économiques actuels et  se font les zélateurs des réformes souhaitées par la classe dominante.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    1.     Sur l'économie de marché comme source de création de richesse

    <o:p> </o:p>

    ð     « La gauche doit dire clairement que l'économie de marché est une bonne chose même si les valeurs marchandes ne doivent pas tout envahir. Elle doit en comprendre la dynamique positive, celle qui permet de créer des richesses collectives et individuelles et de servir finalement la justice sociale »

    <o:p> </o:p>Le problème n'est pas qu'il existe une économie de marché, ce qui signifie simplement que les prix des produits et services se fixent par confrontation de l'offre et de la demande. Le vrai problème est que l'économie est avant tout une économie capitaliste, où le capital, au nom du droit de propriété, s'approprie une part de la richesse crée par le travail collectif. Ce n'est pas l'économie de marché qui crée la richesse, mais la production qui est une logique non pas de confrontation mais de coopération ! Car dans la logique de marché, le principe est celui de la confrontation entre des individus ou entre des entreprises qui cherchent chacun à maximiser leur utilité individuelle, et pour cela cherchent soit à acheter le moins cher possible soit à vendre le plus cher possible. Dans ce jeu, le gagnant est celui qui de par sa position de force ou sa roublardise, parvient à réaliser un bénéfice commercial au détriment d'une ou plusieurs autres personnes (qui seront contraintes de vendre moins cher ou de payer plus cher un bien ou un service). Le bénéfice des uns étant une perte pour les autres il n'y aucune création de richesse possible, simplement une répartition différente. Le marché est ainsi un lieu de redistribution de la richesse qui a été crée par la production, mais en aucun cas un lieu de création de richesse. Ainsi affirmer que « La gauche moderne veut mettre de la redistribution partout où il y a du marché » n'est qu'une tautologie !
    <o:p> </o:p>

    La production, est au contraire un acte de création de richesse sous la forme de produits et de services. Pour produire efficacement, il faut que différentes personnes combinent leurs compétences (manuelles, intellectuelles) et coopèrent ensemble : c'est le travail collectif. Dans sa forme moderne, celui-ci s'effectue au sein d'entreprises, qui par définition sont des formes d'organisation distinctes du marché : à la régulation marchande qui n'est qu'une confrontation d'intérêt individuel, elles opposent une forme de régulation collective de l'acte de production. Cette régulation n'et pas automatiquement plus harmonieuse que celle du marché. Simplement, dans l'organisation qu'est l'entreprise, la confrontation entre les producteurs (nous résonnons ici dans le cadre d'une entreprise entrepreneuriale ou coopérative, où les propriétaires du capital n'interviennent pas... nous verrons que la réalité est tout autre) va permettre l'élaboration de compromis : la sécurité de l'emploi pour les salariés contre leur acceptation d'être diriger par un chef d'entreprise (alors que dans un marché purs, ils loueraient leur force de travail au jour le jour à l'employeur le plus offrant) ; la garantie d'un accroissement de leur salaire en contrepartie d'effort de productivité accrus.... Ce mode d'organisation, par rapport au marché, permet de substantiels gains de productivité, car elle établie une relation durable entre les producteurs qui développent leur efficacité et travaillent pendant le temps qu'ils passaient autrefois sur un marché à contracter ou à re-contracter.

    Mais surtout, là où le marché est un lieu de redistribution (entre producteurs, et aussi entre producteurs et consommateurs), l'entreprise (ou la production) est le lieu de la distribution primaire des richesses entre le capital et le travail. Si l'on veut réduire les inégalités, c'est au niveau de la répartition primaire de la valeur ajoutée qu'il faut agir !
    <o:p> </o:p>

    2.     Sur la confusion entre entreprise et société de capitaux

    <o:p> </o:p>

    ð     « il faut cesser de voir dans l'entreprise un ennemi ».

    <o:p> </o:p>

    La gauche, n'a jamais été défavorable à l'entreprise comme structure productive, mais à sa forme capitaliste qui octroie une rente aux propriétaires des capitaux. Bien au contraire, on a souvent reproché à la gauche d'être productiviste ! La gauche est pour les entreprises, mais contre les grandes sociétés de capitaux privés. En effet, le problème est que l'entreprise n'existe pas juridiquement. La seule entité dotée de la personnalité juridique (et donc de droits) est la société (les anglo-saxons disent « corporation »). Hors, une société est constituée par l'apport initial d'un capital ; le ou les propriétaires de ce capital sont ceux qui sont reconnus comme ayant des droits (et normalement des devoirs) sur la société. Ainsi, le rôle premier d'une société est de servir l'intérêt de son ou de ses propriétaires. Dans ce cadre, l'intérêt des autres producteurs qui sont au service de la société (i.e. les salariés) est secondaire.  Ceux-ci reçoivent une rémunération (le salaire), mais qui est inférieure à la richesse qu'ils ont crée par leur travail (ce que l'on nomme la Valeur Ajoutée), la différence étant le profit qui échoit aux propriétaires de l'entreprise.

    <o:p> </o:p>

    Le mouvement socialiste a toujours affirmé que l'on peut produire efficacement avec un autre mode d'organisation (entreprise publique, mutuelles, coopératives).

    <o:p> </o:p>

    3.     Sur le mythe du petit entrepreneur dans une économie dominée par les sociétés de capitaux

     

    -         « La gauche doit être favorable aux entrepreneurs. ».

    <o:p> </o:p>

    Le problème, est que dans une société où les richesses monétaires sont concentrées dans le mains de quelques privilégiés et/ou dans les mains de grandes sociétés bancaires ou financières, un travailleurs qui de par son talent ou sa créativité souhaite fonder une entreprise n'a pas toujours accès au capital lui permettant de se lancer. Le taux de disparition des jeunes entreprises au bout de qq années d'existence est par ailleurs très élevé. Bien sûr il faut soutenir l'innovation, mais celle-ci ne passe pas uniquement par l'entrepreneuriat : de grandes innovations ont vu le jour grâce à des chercheurs au sein d'institutions publiques, ou grâce à des ingénieurs salariés au sein de d'entreprises. Cette apologie du petit entrepreneur individuel est d'autant plus déroutant, que la tendance historique est à la salarisation croissante de la main d'œuvre. Si ces dernière année ce mouvement s'est stabilisé, c'est que de plus en plus de personnes n'arrivent pas à trouver d'emploi salarié et sont obligé de se mettre à leur propre compte. Dans beaucoup de cas, ils échouent. D'autant plus que tout ceux qui créent un entreprise n'ont pas forcément un esprit innovateurs et se contentent de créer des activités tout à fait respectables et utiles mais sommes toutes assez conventionnelles : aide à domicile, restauration... Par contre, de plus en plus de grande entreprises  préfèrent employer des travailleurs indépendants comme prestataires plutôt que de les salarier, car cela leur permet de ne pas payer de cotisations sociales sur leur travail et leur faire porter le risque économique (il est plus facile de mettre fin à une relation commerciale qu'à un contrat de travail). 

    <o:p> </o:p>

    4.     Sur le risque et sa répartition dans le capitalisme de marché financier

    <o:p> </o:p>-         « Le goût du risque est facteur d'innovation et de croissance » :
    <o:p> </o:p>effectivement. Pourtant, ce qui est stigmatisé ici c'est le supposée manque d'initiative des travailleurs qui cherchent avant tout à devenir fonctionnaires ou à travailler dans une grande entreprise. Ce genre de constat rejoint directement les analyses du Medef qui fait l'apologie de la « société du risque »... alors précisément,  que les capitalistes cherchent par tout les moyens à se défausser du risque sur les salariés et la collectivité. En effet, selon les principe libéraux, la justification économique du profit, est qu'il rémunère la prise de risque : un actionnaire assume normalement le risque de défaillance de l'entreprise puisqu'en cas de faillite il est le dernier dans l'ordre des créanciers. En contrepartie de ce risque et de l'indisponibilité de l'argent qu'il a prêté, il reçoit une rémunération variable (le dividende) qui peut être élevée si l'entreprise réalise des profit ou nulle si celle si est en mauvaise santé financière. Mais ce beau modèle n'est plus d'actualité. Désormais, les investisseurs ne veulent plus prendre de risque et exigent au contraire que la rentabilité de leur investissement leur soient garantie et cela à hauteur des fameux 15 % de rentabilité économique. <o:p> </o:p><o:wrapblock><?xml:namespace prefix = v ns = "urn:schemas-microsoft-com:vml" /><v:shapetype id=_x0000_t75 stroked="f" filled="f" path="m@4@5l@4@11@9@11@9@5xe" o:preferrelative="t" o:spt="75" coordsize="21600,21600"><v:stroke joinstyle="miter"></v:stroke><v:formulas><v:f eqn="if lineDrawn pixelLineWidth 0"></v:f><v:f eqn="sum @0 1 0"></v:f><v:f eqn="sum 0 0 @1"></v:f><v:f eqn="prod @2 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="prod @3 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @0 0 1"></v:f><v:f eqn="prod @6 1 2"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelWidth"></v:f><v:f eqn="sum @8 21600 0"></v:f><v:f eqn="prod @7 21600 pixelHeight"></v:f><v:f eqn="sum @10 21600 0"></v:f></v:formulas><v:path o:connecttype="rect" gradientshapeok="t" o:extrusionok="f"></v:path><o:lock aspectratio="t" v:ext="edit"></o:lock></v:shapetype>

    <v:shape id=_x0000_s1026 type="#_x0000_t75"><v:imagedata o:title="" src="file:///C:\DOCUME~1\WD98D~1.PEN\LOCALS~1\Temp\msohtml1\06\clip_image001.wmz"></v:imagedata><?xml:namespace prefix = w ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:word" /><w:wrap type="topAndBottom"></w:wrap></v:shape>

     

    </o:wrapblock><o:p></o:p>

    La conséquence de cette priorité donnée au revenu des actionnaires c'est que les entreprises sont obligés à la fois de comprimer leur coût (logique déflationniste) y compris par des licenciements ou des externalisations, et de reverser la totalité de leur profit aux actionnaires au détriment de l'investissement ! Car non seulement les actionnaires n'assument plus le risque pour lequel ils sont rémunérés mais ils ne financent plus l'investissement des entreprises !

    <o:p> </o:p>

    En effet, lorsqu'une entreprise procèdent à une augmentation de capital, elle émet des actions qui sont souscrites par des actionnaires contre le versement d'une certaines somme d'argent. Cet argent doit normalement augmenter les capitaux propres de la société pour lui permettre de disposer de d'avantage de liquidité pour par exemple financer des investissements. Or depuis les années quatre-vingts dix, les émissions d'actions (i.e. l'argent apportée par les actionnaires aux entreprises) sont inférieures aux montants des dividendes et autres rachats d'actions (i.e. l'argent que l'entreprise verse aux actionnaires), comme le montrent les données ci-dessous :

    <o:p> </o:p>Emissions d'actions nettes des rachats d'actions et de dividendes versés (estimation à partir dividendes versées par seul CAC 40) – en milliards d'€[1].
    <o:p> </o:p>
    <o:p> </o:p> 2003
    2004
    2005
    Total rachats d'actions

    10,3

    12

    10

    Dividendes versés (cac 40)

    14,1

    16

    24

    Total émissions d'actions

    22,8

    10,6

    14

     Total émissions nettes d'actions

    - 1,6
    - 17,4
    - 20

            Sources : La lettre de Vernimen à partir données AMF et rapports annuels

    <o:p> </o:p>

    Comme le note Dominique PLIHON (in « le nouveau capitalisme », ed. La découverte), les marchés financiers ne financent pas les entreprises mais au contraire les ponctionnent !

    <o:p> </o:p>

    5.     Une vision rétrograde

    <o:p> </o:p>

    Or sur tous ces point fondamentaux du capitalisme il n'y a pas un seul mot dans le manifeste des gracques ! Ceux-ci adoptent le point de vue des économistes néo-classiques du XIXe siècle : ils font l'apologie d'une économie fondée sur un marché pur et efficient, et composée de petits entrepreneurs ! Ils veulent nous faire croire que ce sont les marché libre qui créent la richesse et pas le travail collectif. Ils veulent réduire l'entreprise à la figure héroïque de l'entrepreneur innovateur alors qu'elle n'en a jamais été aussi éloignée. Ils veulent nous faire croire que les inégalités et les injustices sociales sont un problème inter-individuel alors qu'elles sont la caractéristique capitalisme néo-libéral.

    <o:p> </o:p>

    A aucun moment ils n'évoquent la politique macroéconomique, grand acquis du keynésianisme. La politique monétaire et l'euro surévalué ? Pas un mot ! Comment soutenir et relancer la croissance ? Rien ! Quels investissements en infrastructures de communication ou de santé doit on effectuer pour répondre au défis sociaux et environnementaux ? Inexistant !

    <o:p> </o:p>

    A les écouter, la source de tous nos mots se sont les « rentes » de situation dont bénéficient certains : on comprend bien que ce ne sont pas les rentes financières qui sont en causes (puisqu'ils n'en parlent pas) mais les quelques avantages professionnels dont bénéficient certains salariés (cheminots ou électriciens/gaziers) !

    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>

    POURTANT

    <o:p> </o:p>

    -         Notre société est majoritairement composée de salariés.

    -         L'économie est dominée par de très grandes entreprises multinationales exclusivement au service des actionnaires.

    -         Le libre échangisme commercial met en concurrence les travailleurs et les nations tandis que le liberté de circulation des capitaux encourage la spéculation source de graves crises.

    <o:p> </o:p>

    Dans une telles situation :

    <o:p> </o:p>

    Il est inconscient de prôner la « négociation entre partenaires sociaux » pour résoudre la question de l'emploi et des conditions de travail : Avec qui les syndicat pourraient-ils négocier si ce n'est avec un patronat en position de force absolue ? Seule l'intervention de la puissance  publique permet au contraire de rééquilibrer une situation en faveur de la partie la plus faible (à supposer bien sûr que les dirigeants soient au service de l'intérêt général...). Les Gracques ferait bien de se rappeler Lacordaire : » parfois c'est la liberté qui opprime et la loi qui délivre ».

    <o:p> </o:p>

    Face à une telle situation, il est illusoire et dangereux de réduire le rôle de l'état à des actions d'ascension sociale ! Les Gracques parlent d'une gauche redistributrice : mais la redistribution qu'ils évoquent  s'effectue dans un cadre donné, à savoir celui d'un partage de la valeur ajoutée durablement déformé en faveur du capital. La redistribution ici évoquée est une redistribution secondaire et non pas primaire. Selon eux, La redistribution doit aller de certains riches vers certains pauvres (les « exclus ») et non pas du capital vers le travail.

    <o:p> </o:p>

    Pris globalement, leur réflexion s'articule autour du fait que la société doit rester inégalitaire, mais qu'ils doit y avoir un turn-over social au niveau individuel : il y aura toujours des puissants et des défavorisés, simplement par l'ascenseur social, à chaque génération certains enfants de riches doivent devenir pauvres et certains enfants de « pauvres » devenir riches...

    <o:p> </o:p>

    A chaque ligne, on a l'impression de lire un manifeste écrit par quelques aristocrates débonnaires et soi disant « éclairés » au temps de la restauration ou du second empire ! Ils passent pas perte et profit tout les progrès de l'économie politique réalisés par Marx, Keynes ou les économistes institutionnalistes (Commons, Veblen...). Ils « oublient » de dire que la mise au pas de finance, du libre échange entre 1944 et 1980 a permis un cycle de croissance et de progrès économique sans précédent. Derrière ce galimatias d'idée reçues et de bons sentiments qui n'est que la resucée de l'idéologie dominante on distingue clairement les intérêts que défendent finalement les gracques : ceux des classes dominantes.



    [1] Nous n'avons pu obtenir le montant des dividendes versés par l'ensemble des entreprises cotées sur la place d'Euronext Paris, mais il va de soi que le transfert de richesse en faveur des actionnaire aurait été encore plus important.



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  • Rebonds

     

    «Cher Guy Môquet, je t'écris...»

    Réaction à la lecture de ta lettre dans un vestiaire du Stade de France avant le match de rugby

    Par Antoine Vitkine, écrivain et réalisateur de documentaires.

    QUOTIDIEN : mercredi 12 septembre 2007

    je t'écris pour te demander pardon. Il y a quelques jours, on a lu la lettre que tu as envoyée à tes parents, il y a soixante-six ans, juste avant de mourir assassiné par les nazis auxquels, au risque de ta vie, tu avais décidé de résister, à 17 ans seulement. Ta lettre, on l'a lue dans les vestiaires d'un stade, aux joueurs d'une équipe française de rugby, avant un match très médiatisé qui les opposait à une autre équipe, l'Argentine.

    Tu es surpris ? Quel rapport entre cette lettre, que tu as rédigée l'âme déchirée dans la crasse d'une geôle nazie, et le match d'ouverture d'une Coupe du monde de rugby ? S'agissait-il d'appeler les joueurs à se sacrifier pour leur patrie, comme toi tu étais supposé l'avoir fait, toi qui pourtant t'es moins sacrifié pour la patrie que pour la liberté et la dignité de tous les hommes ?

    Le rugby, ce sport que l'on pratiquait à ton époque, s'est-il changé en un demi-siècle en lutte contre la barbarie ?

    Non, bien sûr. La vraie raison, je vais te l'expliquer. Un président nouvellement élu, en quête de nouvelles références pour l'identité nationale, amateur de symboles forts plutôt que de la force du sens, s'est mis en tête de faire de ta lettre un symbole. Un symbole qu'il entend même faire lire dans les collèges et les lycées de France, et dont un entraîneur s'est saisi, pensant bien faire.

    Je te le dis, bien qu'au fond ça n'ait aucune importance : les joueurs français ont perdu. Trop d'émotion, ont dit les commentateurs sportifs ( «On a chargé la barque émotionnelle jusqu'au trop-plein»), trop de pression, certains joueurs ont pleuré, lire la lettre fut une erreur. Une erreur. Si l'équipe avait gagné, aurait-on, au contraire, lu ta lettre avant chacun de ses matchs, comme un talisman, un gri-gri, une mascotte ? Et puis après, lors de chaque compétition d'importance ? Ta lettre, forte et triste, aurait-elle finie imprimée sur des maillots, le jour de la victoire, sur les Champs-Elysées, au milieu des cotillons, des fanions et des canettes de bière ? Heureusement, cher Guy Môquet, ils ont perdu. Trop d'émotion, a-t-on donc dit pour expliquer la défaite et pour souligner l'inà-propos de cette lecture.

    Que ta lettre soit émouvante importe peu, tu le sais bien, toi qui, à l'époque, te fichais bien d'écrire une lettre émouvante. Et pour nous, aujourd'hui, ta lettre devrait représenter autre chose que de l'émotion ; elle est un morceau d'Histoire, un témoignage de l'infamie nazie et de l'abnégation de ceux qui lui résistèrent.

    Or, cher Guy Môquet, ta lettre et ta mémoire sont devenues les instruments d'une compétition sportive, parce que quelques-uns ont voulu en faire un ingrédient d'un chauvinisme sportif nouveau, plaçant leurs drops bleu-blanc-rouge sous la protection de tes mânes.

    Par-delà ce match, ta lettre est devenue l'instrument de la communication d'un homme politique, qui a bien compris qu'elle est chargée d'émotions collectives et de valeurs fédératrices, un symbole de la lutte du bien contre le mal, d'une citoyenneté renouvelée et fière d'être française. Un symbole national de plus, après Jeanne d'Arc et le Soldat inconnu, mais avec un surcroît d'âme et d'émotion.Un peu d'émotion dans le moteur de l'identité nationale, voilà ce que représente ta lettre, aux yeux du Président, à une époque où l'émotion, en politique comme en toute chose, est portée aux nues.

    «Je n'ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans être profondément bouleversé», a déclaré ce président le 17 mai 2007, pour justifier sa première décision de nouvel élu, faire lire ta lettre dans les écoles, «bouleversé». Tout était dit. Au moins honorons-nous ta mémoire. Mais pour le faire vraiment, pour que cela ait du sens, il faudrait rappeler pourquoi tu es mort, enseigner l'Histoire plutôt que sacraliser ta lettre qui, à elle seule, ne dit pas grand-chose. Il faudrait enseigner une histoire plutôt que bâtir des piédestaux à des héros, à des martyrs, à des saints...

    Tu n'es pas un martyr, nous n'avons pas de martyr en République. Tu n'es pas un saint, ni le saint patron des rugbymen et des lycéens. Tu es l'un des dizaines de milliers de résistants qui ont donné leur vie en combattant. Une victime parmi des millions d'autres victimes du nazisme aussi, en Europe et en France.

    Au hasard : ton alter ego, Maurice Abadie, arrêté à 17 ans par la police française, gazé à Auschwitz par les nazis. Ou encore, Renée Alfandari, Henri Alixant et tant d'autres.

    Le plus grave, c'est que ce faisant, on raconte aux générations futures une Histoire tronquée, imaginaire, partielle. On galvaude ta lettre, ton exemple et toute la Résistance contre le IIIe Reich. On fait des nazis qui t'ont assassiné de vulgaires croque-mitaines tueurs d'adolescents. Bientôt, cher Guy Môquet, ta lettre sera le symbole de la lutte contre le Mal, en tout temps et en tout lieu. Et les lycéens, saisis d'effroi et d'émotion quand on leur lira ce symbole national que sera devenue ta lettre, oublieux d'une histoire qu'ils connaissent parfois mal, traiteront de sale nazi le premier tueur d'enfant venu. Cela entretiendra la confusion et l'inculture, plutôt que d'y remédier.

    Pardon, cher Guy Môquet, de t'exposer les péripéties dérisoires dont ta lettre est l'objet. Pardon de galvauder ta mémoire, de mêler ton souvenir à une compétition sportive que l'on aura vite oubliée.

    Contrairement à toi. 



    http://www.liberation.fr/rebonds/277741.FR.php


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  • Le projet de défiscaliser et désocialiser les heures supplémentaires, mesure phare de la campagne de Nicolas Sarkozy, « revalorise »-t-elle vraiment le « travail » ?

     

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Oui, mais une certaine forme de travail : le travail au noir.<o:p> </o:p>

    Celui-ci correspond au fait pour un salarié de travailler, au-delà de son temps de travail légal, sans être déclaré : c'est-à-dire qu'il touche une rémunération horaire souvent plus élevée, non déclarée (donc non imposable) et présente l'avantage pour celui qui y a recours de n'avoir pas à s'acquitter des cotisations sociales.

    <o:p> </o:p>

    Force est de constater que, à quelques nuances prés, le projet  gouvernemental sur les heures supplémentaires revient finalement à légaliser la pratique du travail au noir : certains travailleront à un taux horaire plus élevé que celui de la durée légale de travail, sans avoir a payer d'impôts sur ce qu'ils auront gagné... et leur employeur ne paiera pas de cotisations sociales...  

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    Qui est du côté des « fraudeurs » ?


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