• A lire avant de se rendre aux urnes


    La lettre de léosthène*<?/bigger><?/bigger><?/bigger><?/bigger>, le 21 avril 2007, n° 297/2007<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana><?smaller>Site : http://www.leosthene.com/


    <?fontfamily><?param Verdana>Europe : la France en campagne enfermée dans l'hexagone<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Avons-nous, en France, oublié l'Europe ? Quant à eux, les autres Européens travaillent, évoluent, proposent. Et nous attendent. Voyons cela.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana><?smaller>“<?/smaller>En ce qui concerne le Traité constitutionnel européen, je pense que nous savons l'un et l'autre que les Néerlandais et les Britanniques disent qu'il est important que nous revenions à l'idée d'un traité conventionnel dont le but est de rendre l'Europe plus efficace, travaillant de manière plus fonctionnelle, parce que nous avons maintenant une Europe à 27, puis à 28 et ainsi de suite plutôt qu'une Europe à 15. Nous revenons à cette idée d'un traité conventionnel amendé plutôt qu'à un traité avec les caractéristiques d'une constitution” (1). Ainsi parlait le Premier ministre britannique, Tony Blair, le 16 avril dernier, lors d'une conférence de presse qu'il tenait avec son homologue néerlandais Jan-Peter Balkenende à Downing Street.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>“Laissez-moi ajouter une remarque”, précisait immédiatement Jan-Peter Balkenende. “Vous savez que lors de la campagne référendaire aux Pays-Bas, il y a eu également une forme de critique – les gens ont dit que Bruxelles serait un super Etat. Et le fait qu'ils aient ce genre de sentiment a fait clairement apparaître que la constitution n'appartenait pas à leurs coeurs et à leurs esprits. Si vous parlez en termes de traité amendé, alors vous êtes dans un domaine traditionnel, avec lequel nous sommes familiers (...)”. Voilà qui ne laisse guère de chances à la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui préside jusqu'en juin le Conseil de l'Europe.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Rappelons-nous que son objectif initial était, après s'être assurée de la collaboration de ses deux successeurs, le Portugal et la Slovénie, de restaurer le traité constitutionnel et de laisser à la France, qui prend la présidence en juin 2008, le soin de préparer dans ce sens les élections européennes de 2009. Elle a choisi de travailler “ derrière les portes fermées ”,  en consultant en privé – c'est à dire loin des médias - les dirigeants européens et leurs conseillers les uns après les autres.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Et son programme, tel qu'exprimé devant le Parlement européen le 17 janvier dernier à Strasbourg (2), était très clair  :“ La phase de réflexion est terminée. Il convient maintenant de mettre au point de nouvelles décisions d'ici au mois de juin. Je m'engage à faire en sorte que, d'ici la fin de la présidence allemande du Conseil de l'UE, une feuille de route pour la suite du processus du traité constitutionnel puisse être adoptée. Il est dans l'intérêt de l'Europe, des États membres et de ses citoyens de mener à bien ce processus d'ici les prochaines élections au Parlement européen qui se tiendront au printemps 2009. Un échec serait une omission historique ”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Le président de la Commission, José Manuel Barroso, sommé de légiférer “utile”, (il faut réduire cette Europe “lente, bureaucratique”, il faut “mieux légiférer”), avait appelé à la prudence en matière de constitution, allant jusqu'à proposer d'en “ changer le nom ”. A cela aussi, Tony Blair a répondu. Inutile d'embellir la mariée, le problème n'est pas là : “Eh bien je pense que la chose importante en réalité est qu'il ne s'agit pas simplement d'un mot, constitution. En d'autres termes, je veux dire qu'il ne sera pas suffisant de supprimer le mot constitution du traité”. Il faut “quelque chose d'autre, quelque chose de différent”, précise à son tour Jan-Peter Balkenende, afin de parvenir à “une décision commune en juin”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Nous parlons bien de juin 2007. Et nous parlons bien du futur de l'Europe, c'est à dire de ses membres, et bien sûr de la France.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Concrètement, de quoi dépend le futur bien-être des électeurs français ? De la croissance économique de la région à laquelle leur pays appartient, de l'organisation   interne, sociale et juridique, que cet ensemble va continuer de se donner, de la protection qu'il va offrir à chacun. Nous savons bien que le Marché commun a réussi, à ses débuts, parce qu'il était plus attractif que le projet concurrent britannique de simple zone de libre échange. Nous l'avons souligné récemment, “C'était le ronflement de la croissance économique de la CEE(Communauté économique européenne),qui, par dessus tout le reste, a fait d'elle un succès dans ses premiers jours. C'est son dynamisme économique, aussi, qui a attiré d'abord la Grande-Bretagne et les autres à présenter leur demande d'adhésion. Inversement, c'est la morosité économique, en particulier à propos du chômage persistant, qui a joué le plus grand rôle dans le rejet du Traité et la propagation de l'eurosepticisme au travers du continent” (3).<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Eh bien de cela, c'est-à-dire de l'incontournable chemin de l'avenir des Français, les candidats éligibles à la présidence française n'ont pas parlé de façon claire.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Ce qui nous permet d'observer plusieurs choses. En Europe, malgré le travail d'Angela Merkel (4), les esprits sont inquiets. Peu à peu, après le choc dunonfrançais au référendum sur le traité constitutionnel, les fondamentaux se font jour : sans la France, il n'y a pas d'Europe. Les discours sur “ l'isolement français ” ont trouvé leur limite. La ratification du traité par les “ Européens ” - quand les peuples n'ont pas été consultés hors les Espagnols – redevient ce qu'elle est : une fiction. Ecoutons Jens-Peter Bonde, membre du Parlement européen (5) : “Cette semaine, le comité du Parlement européen pour la constitution a débattu avec deux anciens membres de la Convention – le corps qui a conçu la Constitution européenne (...). Tous deux ont présenté différentes méthodes pour récupérer  par la porte de derrière (by the backdoor) la majeure partie de la Constitution rejetée, sans référendum (...) ”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Et de citer les propositions de Frans Timmermans, ministre néerlandais des Affaires européennes (abandonner le nom de constitution et “les symboles d'une Etat européen, l'hymne et le drapeau”), entre autres choses, et celles du français Pierre Lequiller (UMP), Président de la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne. (6) “Il est frappant (de constater) qu'ils cherchent tous les deux à éviter d'avoir à consulter leurs opinions sur n'importe quel nouveau traité. Ceci est également la politique du candidat favori des élections françaises, Nicolas Sarkozy. Il est le ‘candidat du coup d'Etat' (Coup d'Etat candidate), qui vise à adopter une constitution rejetée sans nouvelle consultation du peuple (...). Combien il est naïf de croire que cela va marcher ! Les électeurs en France et aux Pays-Bas ne sont pas aveugles. Ils se sont opposés à la constitution contre l'avis de 90 % de leurs propres représentants parlementaires (...)”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Pour être justes, il n'y a pas d'enthousiasme en Europe, selon notre confrère EUObserver, pour les deux autres candidats éligibles : “En termes de questions européennes, Madame Royal et M. Bayrou sont considérés avec préoccupation par certains cercles européens parce qu'ils veulent tous deux un référendum sur un traité révisé” (16 avril). Révisé comment ? Nul ne le sait – en tous les cas pas les électeurs (7).<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>En outre, ajoute le Premier ministre néerlandais, lesnonfrançais et néerlandais ne sont pas l'essentiel. Ce qui est arrivé “a quelque chose à voir avec la distance qui existe entre Bruxelles et Strasbourg d'une part, et les peuples en Europe de l'autre”. Et pourtant, reconnaît-il, “qu'est-ce que l'Europe signifie pour des questions comme (...) le changement climatique, l'énergie, la guerre contre le terrorisme par exemple ? L'Europe est tout à fait pertinente. Ceci dit, (certaines choses) doivent être claires : quelle est la pertinence de Bruxelles, que sont ses pouvoirs et ses responsabilités, que sont aussi les responsabilités des Etats nationaux ? (...)”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>C'est pour cela, dit Tony Blair, que, bien que “nous soyons anxieux de travailler étroitement avec la présidence allemande, avec laquelle nous avons tous les deux de bonnes relations (...), et tout en considérant avec respect les vues de ceux qui ont ratifié le traité constitutionnel, ce que nous essayons de faire étant donnée la réalité politique, non pas seulement dans nos deux seuls pays mais en Europe, est de parvenir à une conclusion raisonnable, et il est raisonnable de revenir à un mode plus traditionnel de travail”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Ce qui est intéressant, ce n'est pas que l'Europe “ super Etat fédéral ” soit rejetée par Tony Blair, aucun gouvernement britannique n'y a jamais souscrit, mais que l'idée se répande qu'il faut travailler concrètement sur des projets communs, pour démontrer à nouveau aux peuples désenchantés que c'est dans et par l'Europe qu'ils peuvent trouver une réponse à leurs souhaits d'emploi, de bien-être social, de sécurité – c'est-à-dire à leurs préoccupations quotidiennes. Et que ce n'est pas en les dépossédant de la question – et de leur pouvoir, si l'Europe se veut réellement démocratique – qu'aucun dirigeant ne parviendra à les persuader que leurintérêtest là. Leur intérêt commun avec celui des autres Européens, c'est la prospérité de la région.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Nous titrons sur l'Europe. Mais d'une façon plus large, c'est l'ensemble de la communauté et des problèmes internationaux qui ont disparu de la campagne, ce qui est un paradoxe étonnant en temps de mondialisation. Pour quelle raison ? C'est Pascal Boniface, directeur de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) qui analysait pour LCI.fr (8) :“ Tout d'abord, un calcul simple, fait à la fois par les candidats et les médias : celui que la politique étrangère n'intéresse pas les gens. Ensuite, les visites de Sarkozy aux Etats-Unis et de Royal au Proche-Orient ayant déclenché des polémiques, ils ont préféré mettre un frein sur le sujet ”.Ensuite ? “(...) les principaux candidats sont tout simplement moins intéressés par le sujet que Mitterrand ou Chirac. On a vraiment l'impression que la politique étrangère est pour eux une figure imposée, plus qu'une conviction ”.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Tout aussi étrange, quand, au travers de ses Départements, Territoires et Collectivités d'Outre Mer la France est présente partout sur le globe (voir la carte 1), et que deux millions de ses ressortissants vivent à l'étranger (carte 2), est le peu de place et tout simplement de réflexion qui a été faite à ce formidable atout français dans le monde – avec les responsabilités et les devoirs que cette présence impose. Pourquoi rétrécir la France à l'hexagone quand elle est attendue – et pas seulement – par ses voisins ? Nous y reviendrons.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>“Espérons que le vainqueur se transforme quand il entrera à l'Elysée ”,nous dit, mécontent, Pascal Boniface.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>En attendant, à la veille du premier tour et en espérant un réveil au monde réel avant le scrutin final, nous n'exprimerons, pour tous nos compatriotes où qu'ils soient, qu'un souhait : prenez le temps de voter, aux urnes, citoyens.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Hélène Nouaille<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Voir Léosthène n° 272/2007L'Europe, la chancelière et les grenouilles(accès libre) :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.leosthene.com/no-272-2007-Europe-la-chanceliere.html

    <?/fontfamily>Cartes :<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>
    1 - DOM TOM et collectivités territoriales :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://college.hmco.com/languages/french/resources/students/maps/globe.jpg<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>2 - Les Français expatriés à l'étranger dans le monde (2002) :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.mfe.org/getFile.aspx?FILEID=268&NODOWNLOAD=1<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>Notes :<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(1) Texte de la conférence disponible en ligne sur le site de Downing Street (en anglais) à l'adresse :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.number-10.gov.uk/output/Page11479.asp<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(2) Discours prononcé par Madame Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d'Allemagne, le mercredi 17 janvier 2007, devant le Parlement européen, disponible en français à l'adresse :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.bundesregierung.de/Content/FR/Reden/2007/01/2007-01-17-rede-bkin-ep-frz.htm<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(3) Dossier deThe Economistpublié lors de la célébration du cinquantenaire du Traité de Rome, voir Léosthène n° 289/2007Europe, enfin les bonnes questions ?<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.leosthene.com/no-289-2007-Europe-enfin-les.html(abonnés)<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>Résumé (accès libre) :  http://www.leosthene.com/Resume-no-289-2007-Europe-enfin.html<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(4) Il y a eu un Conseil européen les 8 et 9 mars 2007 à Bruxelles. Qui en a entendu parler ? Le document final est disponible en français (et en PDF) à l'adresse :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressData/fr/ec/93141.pdf<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>Il trace les lignes approuvées parl'ensemble des pays membressur des questions importantes.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(5) Publié dans EUObserver (en anglais) le 13 mars 2007. Disponible en ligne (por quelques jours en accès libre, ensuite en payant) :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://euobserver.com/9/23859/?rk=1<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(6) Une idée du contenu de la proposition de Pierre Lequiller est donnée en français, sous le titre “Comment sortir de l'impasse ?” à l'adresse :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.fenetreeurope.com/php/page.php?section=dossiers&id=0213<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>Léosthène n'est pas engagé par le contenu de l'article.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(7) Un exposé des différents points de vue des candidats éligibles est donné sous la plume de Corine Deloy, Rédactrice de l'Observatoire des élections en Europe (OEE), sur le site de la Fondation Robert Schuman (en français) :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.robert-schuman.eu/question_europe.php?num=qe-57<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>Léosthène n'est pas engagé par le point de vue de l'auteur.<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>(8) Pascal Boniface par Fabrice Aubert / LCI.fr / 18 avril 2007, entretien disponible en ligne (en français) :<?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana>http://www.iris-france.org/Interviews-2007-04-18.php3<?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana>*Deuxième année. Bihebdomadaire. Abonnement 300 euros

    <?fontfamily><?param Verdana><?color><?param 0000,0000,0000><?smaller>Léosthène, Siret  453 066 961 00013 FRANCE  APE 221E  ISSN 1768-3289.<?/smaller><?/color><?/fontfamily><?color><?param 0000,0000,0000>
    <?fontfamily><?param Verdana><?smaller>Directeur de la publication : Gérald Loreau<?/smaller><?/fontfamily><?fontfamily><?param Verdana><?smaller>(gerald.loreau@wanadoo.fr)<?/smaller><?/fontfamily>
    <?fontfamily><?param Verdana><?smaller>Rédactrice en chef : Hélène Nouaille<?/smaller><?/fontfamily><?fontfamily><?param Verdana><?smaller>(helene.nouaille@free.fr)<?/smaller><?/fontfamily>

    <?fontfamily><?param Verdana><?smaller>Copyright©2007.  La Lettre de Léosthène. Tous droits réservés

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