• 1997-2007 : Bis repetita ? - par Franc-tireur






    1997

    Après avoir subit une défaite historique aux législatives de 1993, le parti socialiste est largement passé à côté du grand mouvement populaire de rejet du plan Juppé en décembre 1995, une partie de ses têtes pensantes ayant même défendu ce texte aux côtés de la majorité de droite de M. Jacques Chirac.

    A la suite de ce puissant mouvement  populaire, la gauche du PS tente de constituer un « pôle de radicalité », pour faire contrepoids au PS.

    Face à cette situation, le candidat socialiste, cherche à rassembler les pro et anti-Maastricht : En effet, Lionel Jospin, symbolisant le renouveau et l'intégrité politique, se veut en rupture avec le mitterrandisme et prend des engagements forts : Il veut « faire l'Europe mais sans défaire la France ». D'ailleurs, il s'engage à ne pas ratifier le traité d'Amsterdam, qu'il qualifie de "super Maastricht" (traité pour lequel il avait portant voté lors du referendum). Fort de la légitimité que lui donne une majorité de gauche, il affirme ne pas se sentir « lié » par ce texte négocié par la droite.

    M. Jospin a signé un accord politique avec le Mouvement des Citoyens prévoyant l'intégration de l'Espagne et de l'Italie dans l'euro, pour d'éviter  une surévaluation de la monnaie unique européenne. D'ailleurs,  à plusieurs reprises, Lionel Jospin, s'est engagé lors de son discours d'investiture à « faire, en tout domaine,retour à la République ».

    Hélas, à peine un mois après être élu, M. Jospin ratifie, au nom de la France, le traité d'Amsterdam instaurant le pacte de stabilité...
     

    2007 

    Après avoir subit une défaite historique aux présidentielles de 2002, le parti socialiste est largement passé à côté du grand mouvement populaire de rejet de la constitution européenne en mai 2005, ses dirigeants ayant défendu ardemment ce texte aux cotés de la majorité de droite de M. Jacques Chirac.

    A la suite de ce puissant vote populaire, la gauche du PS tente de constituer « un rassemblement anti-libéral», pour faire contrepoids au PS.

    Face à cette situation, la candidate socialiste, cherche à rassembler les pro et anti-TCE : En effet, Ségolène Royal, symbolisant le renouveau et l'intégrité politique, se veut en rupture avec les années Jospin et prend des engagements forts : Elle veut « faire l'Europe de la preuve »
    et « réconcilier le national et le social ». D'ailleurs, elle s'engage à ne pas ratifier le Traité de Constitution Européenne (traité pour lequel elle avait portant voté lors du referendum). Forte de la légitimité du referendum de 2005, elle affirme que ce texte est « caduc ».

    Mme Royal a signé un accord politique avec le Mouvement Républicain et Citoyen prévoyant l'intégration de la croissance et de l'emploi dans les statut de la BCE pour éviter une surévaluation de la monnaie unique européenne. D'ailleurs, à plusieurs reprises,  Ségolène Royal s'est s'engagée dans ces discours de campagne à « refonder le pacte républicain ».

    Pour la suite... il suffit probablement de reprendre la dernière phrase du premier paragraphe et de remplacer Traité d'Amsterdam par Traité de Constitution Européenne... 
     

  • Commentaires

    1
    Mardi 12 Décembre 2006 à 11:49
    Excellent texte
    Félicitation pour cette éclairante comparaison. Il est grand temps de faire notre deuil de Chevènement, qui n'a pas été à la hauteur de ses idées. L'avenir immédiat semble bouché, mais la République tôt ou tard creusera son chemin. D'ici là, tissons des liens entre nous, affûtons nos propositions. Je reviendrai sur votre blog et vous invite à consulter notre site (http://que-faire.info) et notre forum (http://forum.aceboard.net/i-102838.htm).
    2
    Emmanuel Lyasse
    Lundi 18 Décembre 2006 à 23:26
    C'est bien pire qu'en 97
    Le rapprochement est intéressant, et éclairant quant à la suite. Il ne faudrait quand même pas le forcer trop: il n'y a pas d'analogie. En effet, en 1997, il n'y avait pas d'Euro mais des Francs (heureux temps) et Jospin avait accepté de mettre des conditions au passage à l'Euro. Trois sur quatre n'ont pas été tenues, et Chevènement s'est rallié à l'Euro. Mais la suite aurait pu être différente. Ici, l'Euro existe, il ne s'agit pas de le remettre en cause, mais juste d'émettre des vœux pieux quant à sa gestion, qui n'ont aucune chance d'aboutir à quoi que ce soit. J'observe au passage qu'en 97, l'argument pour nous faire avaler l'absurde "gouvernement économique européen' était "De toute façon, c'est impossible, puisque ça n'a pas de sens. Donc mettre ça comme condition équivaut à ne pas faire l'Euro". Il est épatant que le non-sens ait désormais statut de solution miracle. Il n'y a pas analogie. C'est bien pire qu'en 97. Or le résultat de 97 fut désastreux… Je comprendrais (sans approuver) que Chevènement se vende, même à bas prix. Je ne comprends pas le plaisir qu'il semble prendre à se déshonorer (voir son dernir hymne à Ségolène sur son blog: ce n'est plus de l'amour, c'est de la rage) sans aucun profit.
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